Dualisme religion-science face au défi du développement de la R.D.C.

Auteur : Sr Rose MAKIALA, de la Doctrine Chrétienne

Le thème proposé à notre réflexion de ce jour s’intitule : « dualisme religion-science face au défi du développement de la R.D.C. »
En d’autres mots, il nous revient de réfléchir à la question de savoir : quelles sont les retombées d’un dualisme ou d’une cohabitation qui existerait entre la religion et la scienceen rapport avec le développement de la R.D.C.
Jean Paul II avait de son temps déclaré, je cite : « LA FOI ET LA RAISON sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de lavérité… »1

Le Pape, par ces mots, confirme le bien fondé du proverbe de Rabelais qui dit : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme». Et en l’appliquant au développement, quiest justement l’oeuvre de l’esprit humain, nous pouvons dire que la R.D.C., à l’instar de toutes les nations du monde, ne peut escalader les étapes du développement au profitde l’homme, auteur et finalité dernière de tout développement, que s’il y a conjonction entre la foi, formatrice de la conscience vraie, et la raison ou l’intelligence.
C’est cela que Benoît XVI, voulant donner à ce proverbe une version religieuse de: religion sans raison est la ruine de la religion, a déclaré dans son discours à Ratisbonne, jecite : « ne pas agir raisonnablement est contraire à la nature de Dieu ;…Quiconque veut amener quelqu’un à la foi doit user de la faculté de bien raisonner »2

Il nous semble important de souligner que le développement et l’émergence de la RDC est tributaire des moyens à mettre en place pour lutter efficacement contre la corruption.
Parlant de la corruption, nous voulons particulièrement insister sur ce problème dans les milieux universitaires, et scolaires, où nous rencontrons la jeunesse, qui constituel’avenir de notre pays. Comme nous le savons bien, dans ces milieux éducatifs la corruption n’épargne personne. Les administratifs, les chefs des travaux et assistants,autorités académiques, les professeurs, ainsi que les enseignants dans les différents niveaux scolaires, tous sont pris en otage par la corruption. Avec ce fameux phénomène decorruption, nous sacrifions l’avenir de notre pays. Cela est prouvé par le fait que, nous avons des soit disant intellectuels, mais qui ne sont pas à la hauteur de leurs diplômes. Voilà pourquoi, il nous semble important d’insister sur la qualité de l’enseignement, qui, selon nous, reste l’un des moyens efficaces pouvant contribuer au développement denotre pays. Penser au développement, va de pair avec la formation de ces élites intellectuelles, appelées à prendre demain la relève. Quand nous parlons d’une formationintellectuelle, nous pensons aussi à la formation de la conscience vraie, cultivant dans ces jeunes l’amour patriotique, avec le souci de promouvoir le bien commun et l’intérêtde tous. C’est ici que l’Eglise responsable de la formation de la conscience, le siège même de la foi, et de l’esprit, siège de la raison, a un rôle important à jouer.
Suite à toutes ces sages pensées que nous venons d’entendre, nous pouvons conclure nos réflexions.

Le développement est une activité de l’homme qui doit être au service de l’homme et non au détriment de l’homme ; une activité qui exige la conjonction de la religion et de laraison pour être menée à bon terme.
Et dans la réalisation de cette conjonction, les Eglises, messagères de la sagesse divine ont une part privilégiée à cause des contacts permanents qu’elles ont avec le peuple dans les lieux de culte comme ailleurs, et surtout dans les nombreuses institutions scolaires et universitaires gérées par elles.
Je vous remercie.
1 Ioannes Paulus PP II, Fides et Ratio, du 14 septembre 1998 (Avant Propos)

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